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Arrivée : 18/01/2021

tu rafraîchis la page avec ton pouce, encore et encore. le menton enfoncé dans le creux de ta main, le regard fixé sur l’écran qui affiche toujours la même chose. « pas d’accès internet ». soupir. c’est inutile de continuer et tu le sais, mais cela fait déjà plusieurs jours et cette situation commence vraiment à t’exaspérer. ça ne peut quand même pas durer éternellement. tu dépose ton téléphone sur le bureau, écran vers le bas, avec toute la force de ton emmerdement. il faudrait bien terminer ces dossiers.

d’ici à ce qu’internet revienne, il faudra remettre à jour les numéros de téléphone et de fax de nos plus importants correspondants et leurs faire parvenir ces documents. voilà la liste, je vous laisse vous en charger.

tu fermes les poings et te mets à gigoter sur ta chaise le plus silencieusement possible, hurlant intérieurement de frustration, avant de laisser ta tête tomber sur le bureau. soupir. j’ai l’air d’une secrétaire? justement, elle n’est pas là aujourd’hui.

la cloche annonçant la dernière pause de la journée sonne dans les couloirs de l’école, les enfants se précipitent hors des classes. tu en profites pour faire de même. c’est l’une de ces journées interminables, où toutes les raisons sont bonnes pour ne pas travailler. d’un bond tu quittes ta chaise, replace les plis de ta longue jupe à motifs cerises, attrape ta bouteille d’eau pratiquement vide et quitte le bureau en direction d’une fontaine. les petites têtes qui s’empressent vers la cours de récré te font sourire.

« bonjour madame sinclair!! »

heureusement qu’ils sont là pour égayer ta journée, tu t’arrêtes un instant pour leur faire un signe de la main et leur servir ton plus beau sourire.

une silhouette plus loin attire ton attention. elle fait au moins trois têtes de plus que tous les autres. qu’est-ce qu’il est grand ce gamin. tes sourcils se froncent. si vous aviez un élève aussi grand, tu l’aurais déjà remarqué, c’est pas possible. c’est un intrus? un intrus ??. y a personne qui surveille les enfants ou quoi, comment un adulte a bien pu se retrouver là sans être vu !

les talons claquant sur le vieux carrelage tu t’élances vers cet inconnu qui est là, se baladant au travers du groupe d’enfants. d’abord piquée au vif, ton visage se radoucit dès que tu aperçoit le visage du jeune homme qui ne semble pas trop savoir ce qu’il fait là, ni où il s'en va.

« bonjour, est-ce que je peux vous aider?

Arrivée : 20/12/2020

Louie était très motivé ce matin, dès le réveil en fait, il avait l'impression de péter le feu pour strictement aucune raison - évidemment, ce n'était qu'un sentiment très fugace, il allait sûrement avoir envie de mourir à nouveau pendant la journée. Enfin, il essayait de ne pas trop y penser.

Il était descendu dans la cuisine avec la ferme intention de manger un bon petit déjeuner, jusqu'à ne plus rien pouvoir avaler de plus, quitte à somnoler ensuite et retourner dormir une heure ou deux. Mais c'était sans compter la présence de mauvaise augure de sa mère, assise à la table de la cuisine, qui l'accueille avec un sourire tendu. Ca a le mérite de faire se stopper Louie dans sa course à la bouffe, et il reste là, une main sur l'encadrement de la porte et l'autre sur son portable qui ne capte toujours pas Internet, mal à l'aise.

Mais puisqu'il est supposément de bonne humeur, il accepte quand elle lui demande s'il veut bien être gentil et apporter des dossiers (qu'elle laisse lourdement tomber sur la nappe en plastique jaune) à l'école où elle travaille d'ordinaire - mais pas cette fois, puisqu'apparemment, elle a attrapé une sale grippe. Louie ne dit rien quant à ses doutes qu'elle soit véritablement malade, mais ce serait simplement lui renvoyer la balle, puisque pendant toute son enfance, elle n'avait fait que le remettre en question dès qu'il se sentait malade. Donc bon, hein. Et Louie est un bon garçon, alors Louie se prépare une vieille tartine de confiture qui ne fait même pas envie, troque son tant attendu énorme bol de céréales pour une pauvre gorgée d'Arizona, et une douche plus tard, il part pour l'école des Landes.

C'est comme ça qu'une demi-heure plus tard, il se retrouve comme un con dans la cour de récréation de l'école, incapable de savoir où il est censé aller pour déposer les dossiers qu'il tient serrés contre son torse. Il a l'air d'un très, très grand élève d'élémentaire. En même temps, l'entrée principale de l'école est fermée, donc il est passé par le portail, qui lui est ouvert. La logique lui échappe, mais ça l'arrange. Finalement, il se dirige vers l'intérieur de l'école, notamment parce que quelques gamins curieux le conduisent à l'intérieur. Les couloirs ressemblent à des labyrinthes colorés, avec des dessins sur les murs et des mioches qui grouillent de partout. Il a fréquenté cette école, Louie, à l'époque - mais ça lui fait bizarre. En fait, il a l'impression que depuis son réveil quelques semaines auparavant, il a oublié pas mal de choses de son enfance. L'agencement de l'école élémentaire des Landes faisait partie des souvenirs qui s'étaient échappé de sa mémoire : c'était comme s'il n'avait jamais, jamais de sa vie mis les pieds dans cet endroit. Est-ce qu'il avait vraiment été scolarisé ici, en vrai ? Bon sang, il avait l'impression d'avoir pété une durite.

Heureusement, le bruit assourdissant de talons sur les carreaux du couloir l'avait sorti de sa torpeur. Une femme se dirigeait vers lui, elle avait l'air remontée au début - et puis elle s'était adoucie, visiblement elle avait compris que Louie ne venait pas ici pour kidnapper un enfant, merci bien.

❝ Euh, bonjour. ❞

Toujours aussi handicapé socialement, il y avait des choses qui ne changeaient pas. Il hésite, avant de se rappeler de la raison de sa venue - et de tendre maladroitement le classeur épais et les dossiers que sa mère lui a confié.

❝ C'est ma mère, euh, Madame Dzemael. Elle m'a donné ça, visiblement c'est des papiers administratifs... Elle travaille ici, mais elle est en arrêt maladie pour quelques jours du coup elle m'a dit de venir là pour vous passer les dossiers... Désolé, ça vous fait du travail en plus.❞

antonie

♪

Arrivée : 18/01/2021

cette salutation hésitante te fais sourire. ce n’est pas pour te moquer de lui loin de là, il t’en faut bien peu pour te faire sourire en réalité. normalement c’est ce que les gens aiment chez toi, cet air jovial qui t’illumine, il est source de bien des compliments. tu observes le garçon le temps de ce bref silence, son visage ne t’es pas particulièrement familier et pourtant le village n’est pas si grand, on en a rapidement fait le tour. peut-être qu’il est nouveau dans le coin? ou tu es simplement trop âgée pour traîner aux mêmes endroits que les jeunes de son âge.

ah, tu es le fils de Claire?
tes sourcils se haussent et tes yeux s’agrandissent, trahissant ta surprise. mon pauvre...je compatis.

tu te réprimandes intérieurement pour ce commentaire déplacé et ce ton beaucoup trop familier, réaction totalement spontanée. il faut dire que tu ne portes pas la secrétaire particulièrement dans ton cœur, et pourtant tu es le genre de personne qui arrives à trouver du bon en chacun. mais madame dzemael est spécialement désagréable à ton égard depuis ton entrée en poste, ne ratant pas une seule occasion pour passer un commentaire négatif et méprisant, que ce soit à propos de ton apparence ou tes capacités à faire ton boulot. et à la vue de ces dossiers supplémentaires, tu la maudits silencieusement, resserrant si fort le bouchon de la bouteille se trouvant dans tes mains que tu auras sans doute du mal à la rouvrir plus tard. le sourire que tu arborais doit désormais sembler bien moins naturel.

je vois, j’espère qu’elle se remettra bientôt! transmets lui mes vœux de rétablissement. tu prends les documents qu’il tend vers toi, et sa sollicitude concernant ce travail supplémentaire te touche. il semble beaucoup plus aimable que sa mère, et cela t’attriste un peu de savoir que ce garçon ait grandit aux côtés d’une femme aussi affreuse. et voilà que tu te réprimandes à nouveau pour ce jugement alors que tu ne connais rien de cette famille.

tu replaces le classeur fermement dans le creux de ton bras et tiens ta bouteille d’eau de cette même main, libérant l’autre avec laquelle tu rejettes ta chevelure couleur menthe derrière ton épaule et glisse une mèche derrière ton oreille.

ne t’en fais pas, je me débrouillerai avec tout ça, j’en ai vu d’autres. tu lui fais un clin d’oeil et échappe malgré toi un rire, alors que ce que tu racontes n’est pas vraiment drôle.
quelle ringarde.
avec un peu de chance cela lui fera oublier le malencontreux commentaire que tu as laissé échapper quelques instants plus tôt.

Arrivée : 20/12/2020

La réflexion qui lui vient en observant la jeune femme devant lui, c'est qu'elle est vachement jolie. Alors, oui. C'est l'âge, bien sûr, il suppose en tous cas, qui lui fait avoir ce genre de réflexion, il est devenu mâture le petit Louie, et même s'il est presque sûr d'être gay, eh bien. L'inconnue est quand même vachement jolie, voilà. Tout seul, il se monte la tête et avant même qu'il ait eu le temps de dire quelque chose, il a les joues un peu roses.

Et puis le commentaire de l'inconnue manque de le faire mourir -de rire- sur place. Disons qu'il est très satisfait de voir qu'il n'est pas le seul à trouver sa mère super reloue, et que d'autres ont à la subir. Oui, c'est égoïste, oui, Louie est égoïste, c'est comme ça. Un sourire amusé se dessine sur ses lèvres alors qu'il observe la femme se tendre en face de lui, visiblement la nouvelle charge de travail n'est pas la bienvenue.

❝ Ouais... Je lui dirai. ❞

S'il n'oublie pas d'ici là. Un prompt rétablissement... Ca arrangerait tout le monde que cela prenne quelques jours, tout de même.

❝ J'espère, je me doute bien que ça doit être le bord... le bazar, avec la coupure Internet et tout...❞

Il l'observe jongler avec sa bouteille d'eau et le classeur, un peu inquiet.

❝ Je peux vous aider ? Je suis pas sûr d'être très utile, mais, ben... J'me fais chier, j'ai rien à faire. Du coup, si vous avez besoin de quelqu'un. A tout hasard, hein, je prétend pas pouvoir remplacer ma mère mais voilà..❞

antonie

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Le plus grand tournesol (louie)

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