J'ai les mains propres ! • Aaron

Tu sentais que quelque chose n'allait pas. Mais tu ne savais pas quoi. Ce sentiment de louper quelque chose te prenait aux trippes depuis ton retour du travail. Tu avais désinfecté tes affaires avant de les ranger, vérifier que tout était prêt pour le lendemain... Tu avais tout, tout était prêt. Tu allumes la télévision pour mettre la chaîne de radio pendant que tu prépares ton dîner. Tu t'es fais un rôti de veau avec une sauce à la moutarde, des pâtes fraîches et des haricots verts. En attendant que ton rôti cuise, tu avais nettoyé le plan de travail, tu avais jeté ton masque de fin de journée pour en sortir un nouveau, tu avais changé tes gants et tu étais allé à la douche. Douche que tu as nettoyé après l'avoir utiliser. Personne n'allait venir alors tu étais en jogging seulement, il faisait chaud chez toi comme tu ne supportes pas le froid. Tes cheveux secs, la salle de bain rangée et nettoyée et ton rôti est prêt. Tu le sors, tu le coupes, tu fais la vaisselle, tu te sers une assiette et tu commences à manger après avoir nettoyé une fois de plus la table et tes couverts. Tu ne parlais pas, avec qui de toute manière? Mais tu écoutais la radio, dans le plus grand des calmes. Tu réfléchissais... Pourquoi cette sensation persistait? Avais-tu oublié de laver quelque chose?

Une fois ton repas prit, la vaisselle faite et la cuisine rutilante, il est vingt-et-une heure. Tu fermes alors tes volets avant de te laver les mains. Tu as pas fais les fenêtres hier. C'est peut-être ça cette sensation. Ni une, ni deux, tu t'attèles à nettoyer le salon de fond en comble en plus de toutes les fenêtres de la maison. Tu termines vers vingt-trois heures et tu soupires. Cette sensation n'a pas disparue mais ça doit être dans ta tête, tu as tout fait comme d'habitude. Tu abandonnes donc pour ce soir, allant te coucher après avoir tout éteint et rangé.

Dans ton lit tu soupires, enfin un peu de repos, le lendemain tu allais devoir changer tes draps, ça fait déjà trois nuits que tu dors dans les mêmes… Brr. Tu te surprends. Tu éteins ta lumière, tu tires le drap sur ton corps et tu fermes enfin les yeux. Quelle journée épuisante.

Les deux trucs que tu détestes sont: les microbes et être réveillé.

Et les deux arrivent. Un bruit et une sensation désagréable te réveillent. Quelqu'un est chez toi. Tu ne sais pas comment tu le sais, mais tu le sais. Quelqu'un. Est. Chez. Toi. Tu jettes un coup d'œil au plafond où l'heure est projetée... Trois heures du matin. Cette personne n'a rien à faire chez toi. Sans un bruit et les yeux à moitié fermés tu sors de ton lit, attrapant un haut, des gants et un masque. Tu enfiles tout cela avant de descendre, toujours sans un bruit. Du bruit vient de ton salon... Et des traces de pas sont visibles à tes yeux... Cette personne ne s'est pas essuyée les pieds. Il y a des microbes chez toi. Ils vont venir sur toi, tu vas tomber malade. Tu sens ton cœur s'accélérer et ta respiration devient chaotique. Tes mains tremblantes viennent attraper ta serpillère alors que tu vas au salon.


Une ombre non loin de toi. Ni une, ni deux tu la frappes de toutes les forces avec la serpillère (et tu en as de la force) puis tu appuies sur l'interrupteur. Tombant nez à nez avec une femme que tu connaissais que trop bien. Sophie Dulac. C'est l'une des personnes du village que tu ne voulais surtout pas approcher. Et voilà qu'elle entre par effraction chez toi.