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Olivier Dubois
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Olivier Dubois

#119

Mar 19 Jan - 10:13
Olivier a peu de vrais instants de repos, dans sa vie.

des instants de paix, où il ne pense à rien qui ne puisse le mettre en rogne, c'est sûrement à compter sur les doigts de la main, mais on peut se demander si c'est car personne ne lui fout la paix, ou car il a beaucoup trop tendance à râler et s'énerver de lui même sur des choses triviales.

ce matin, en tout cas, il est vraiment emmerdé.

ce dimanche, pour une fois, il ne travaille pas, car ce n'est pas la saison de la chasse, et c'est son chef de district qui a dit qu'il ferait un tour dans les bois pour s'assurer que tout va bien et qu'aucun campeur écervelé n'ai décidé de faire un peu ou de piétiner un superbe parterre d'anémones avec la simple raison "qu'ils ne l'ont pas vu", "après tout, il n'y a pas de fleur en cette saison".

une des premières choses qu'Olivier fait, après son café, c'est d'aller nourrir ses braves poules et autres volatiles, s'assurer que tout le monde va bien, et récupérer un œuf ou deux si elles sont en forme. et c'est ce qu'il va faire, ce matin, habillé par habitude avec son uniforme du travail car il ne fait pas si chaud ce matin là,
et il faut avouer que les manteaux vert sapin de l'ONF sont bien doublés.

mais Olivier comprend en un coup d'oeil que quelqu'un manque à l'appel, et que le reste de la volière semble très intéressé par un endroit spécifique de l'enclos... en quelques pas, il va inspecter le poulailler pour voir si celle qui manque ne fait pas juste une petite grasse matinée, mais non, il est bien obliger de constater avec un soupçon d'inquiétude que
Roussette la poule a disparu.

cette pauvre petite jeune perdue, recueillie il y a peu, cette pauvre cocotte frappée par une envie de liberté prématurée.

... merde.

et c'est pour ça qu'Olivier va toquer chez son voisin, le seul, avec les sourcils aussi froncés qu'à son habitude. ça ne lui fait pas spécialement plaisir d'aller le voir, mais il n'a pas vraiment le choix s'il veut espérer apaiser des inquiétudes.

il vient à pied, inspectant le fossé au bord du sentier au cas où, mais ne voit aucune tâche rousse familière, et doit se forcer à aller toquer. comme toujours, il frappe trois coups secs et forts, et se dépêche d'expliquer sa venue dès que la porte s'ouvre, en cachant mal sa mauvaise humeur :

bonjour ! ah, bon, c'est bien que vous soyez là, j'avais vraiment pas envie d'escalader la barrière !

ce n'est peut être pas une bonne idée, tout compte fait, d'avouer à son voisin qu'on serait prêt à crapahuter pour inspecter leur jardin même en leur absence. alors il enchaîne vite.

une de mes poules a réussi a passer par un ch'tiot trou dans le grillage, et je vois pas vraiment où elle peut être allée picorer à part ici... je peux jeter un œil dans votre jardin ?
Charlie Faure
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Charlie Faure

#120

Mar 19 Jan - 10:55


Un bâillement, long, suivi d’un étirement tout aussi long. Faudrait que je refasse un peu de yoga, j’ai mal partout. Je ne m’en étais jamais rendu compte avant aujourd’hui, mais mes patients qui le pouvaient ne me laissaient pas porter tout leur poids quand je les manipulais en étant Charlotte. Ils faisaient gaffe à ne pas être trop lourds pour ce petit bout de femme. Mais Charlie c’est un bonhomme, alors il peut bien bander ses muscles un peu… Mouais… Que c’est lourd des kilomètres de petits vieux à la chaîne.

Je glisse un pied hors du lit et grimace en sentant le fond de l’air bien trop frais pour être honnête. Putain de chauffage au bois ! Ah ouais, c’est bien pour les papis qui se lèvent tous les trois heures pour aller pisser, ils peuvent remettre une bûche, mais moi qui dors d’une traite je le laisse s’éteindre ce fichu feu.
J’enfile une grosse paire de chaussettes, passe un pantalon de survet et un gros sweat bariolé avant de me descendre dans la cuisine pour préparer un bon litron de café.
La cafetière est sur la gaz, je pose un vinyle sur la platine qui trône dans le salon - piquée à ma mère avant de déménager - et commence à dodeliner de la tête en débarrassant le poêle de ses cendres.
Je m’interromps pour me verser une grande tasse quand j’entends le café commencer à bouillir - merde - et retourne à l’allumage de mon feu. Alors alors… Papier journal, petit bois, laisser passer de l’air, chercher les allumettes, les chercher encore, finir par les trouver dans les chiottes pour une raison inconnue, retourner devant le poêle, puis s’interrompre de nouveau en entendant frapper à la porte. J’vais jamais réussir à le rallumer ce putain de feu !

Ma tasse fumante dans une main, je me relève pour aller ouvrir la porte et hausse un sourcil étonné devant ce grand gaillard en vert, avec sa petite barbe et sa petite moustache, qui commence à me parler avec un débit de parole bien trop rapide pour une personne qui vient de se lever.
Je passe la main dans mes cheveux pour dégager mon visage des boucles pas coiffées qui me tombent dans les yeux et reste là un moment, interdit, à le regarder bêtement, le temps que les connexions se fassent. C’est le mec du bout du sentier, la maison la plus proche d’ici, ok ! Et il veut escalader la clôture… Hum. Bien… Je fronce un sourcil qui se déride bien vite quand je comprends qu’il s’inquiète pour une de ses poules portées disparue.

- Oh ! Heu oui bien sûr. J’vous en prie, passez par l'intérieur, y’a une porte qui donne directement sur l’arrière.

Je m’efface pour le laisser entrer, lui désignant une porte vitrée juste face à lui. En vrai, le portillon de la barrière coince, je n’ai pas eu le temps de me pencher dessus, et je n’ai aucune envie de me donner en spectacle en essayant d’ouvrir ce petit portail de force, avec mes bras courbattus.

Le temps qu’il entre, j’enfile une paire de pompes, attrape une écharpe qui traîne dans l’entrée, et l’accompagne jusqu’à la porte du jardin, non sans jeter un petit regard dépité à mon poêle, sa porte ouverte, son papier journal intact, et son métal froid.

- Vous habitez la maison “d’à côté” c’est ça ? Je comptais passer me présenter plus tôt mais ça a été un peu la course jusqu’à maintenant. Petit sourire désolé. Charlie, enchanté.

J’ouvre la porte de derrière et rabat la capuche de mon sweat sur ma tête en sentant l’air froid s’engouffrer à l'intérieur.

Olivier Dubois
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#121

Mar 19 Jan - 11:59
Olivier aurait peut être préféré que son voisin soit absent, en fait.

il le fixe, le voit en train de le regarder sans rien dire et se demande combien de temps ça va prendre avant qu'il trouve une façon de lui dire non, car si son voisin hésite autant, c'est juste pour refuser sans l'énerver et sans le provoquer, non ?

il n'en sait rien, et ne sait pas quoi penser de cette silhouette endormie qui l'accueille malgré son manque de politesse et l'absence évidente d'un « s'il vous plait ». il est juste soulagé à l'idée que ça se passe bien, car il a décidé qu'il fouillerait l'ensemble des environs, même si ça lui ruinait son dimanche, et il n'avait vraiment pas prévu qu'on lui refuse quoi que ce soit.

alors sans plus de cérémonie, il s'avance
et franchit le seuil.

Olivier jette un œil, bien sûr, et même bien plus que ça, c'est plus fort que lui ! il remarque la cuisine, où tout est prêt pour commencer la journée, et repense à l'heure qu'il est, mais ne dit rien.
il ressent un frisson qui parcourt la peau de sa nuque exposée à l'air frais de la cuisine, et découvre le poêle froid, mais il se content de rajuster son gros manteau et ne dit rien.

heureusement, il n'a pas à se retenir de faire des sales remarques trop longtemps, car ils sont déjà dehors, et le voisin l'occupe avec une question facile à répondre. ... un peu trop facile, en vrai, alors il faut encore une fois se faire violence pour ne pas être agressif dès le matin. ... il pourrait au moins attendre que tout le monde ai eu le temps d'émerger, avant de démarrer les hostilités.

ouais, "à côté", ouais. j'aurais peut être du passer avant, et c'est couillon que ça se fasse pour une histoire de poule, mais enchanté. Olivier.

ses mots sont presque polis, mais son ton ne contient aucune chaleur qui puisse indique qu'il soit réellement enchanté.

il faut l'excuser, en même temps, et le comprendre. ce type s'est installé dans cette maison qui est restée inhabitée un moment, du jour au lendemain, et maintenant Olivier doit mettre une croix sur la tranquillité procurée par l'absence de voisins. et si c'était une fouine qui inspectait les allées et venues allant jusque chez lui ? et s'il remarquait un jour qu'il ne ramenait pas que...
beaucoup d'inquiétudes, qui ne l'aident pas à être un bon voisin.

alors il essaye de se concentrer sur ce qui l'a amené jusque là, mais en inspectant le jardin il est immédiatement étonné de voir les grosses formes blanches qui broutent paisiblement.

ah mais c'est...

qu'est-ce que vous foutez là, vous ? c'est plus abandonné, bande de couillons.

c'est plus fort que lui, s'il ne peut juger et réprimander son voisin,
Olivier peut au moins se venger sur les moutons.
Charlie Faure
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Charlie Faure

#125

Mar 19 Jan - 12:43


Il croit que je ne le vois pas scruter les lieux comme une petite fouine hein ? Boarf, la curiosité ça nous touche tous. Et puis, si je ne voulais pas qu’il jette un œil, je me serais battu avec le portillon à l’extérieur. D’ailleurs, à sa place, je ferais surement la même. Ce qui est génial depuis que je bosse à domicile c’est de pouvoir découvrir les intérieurs d’une flopée de Saint-Clétois. Peut-être qu’un jour j’aurais l’occasion de lui rendre la pareille et d’aller fureter chez lui… Bref ! La porte de derrière, la poule perdue, allez Charlie, on reste focus.

Je souffle sur mon café et bois une première gorgée qui me brûle la langue. Ah ça c’est un début de journée comme on en voudrait plus souvent… Avec un soupir muet, j’écoute les demi politesses de ce bonhomme bourru. Ouais ouais, grosse ambiance ici…

- Bof, pour une poule ou pour autre chose, c’est une occasion comme une autre.

Je resserre mon écharpe autour de mon cou et mon ton badin s’y retrouve étouffé sur les dernières syllabes.
Je rouvre la bouche pour faire la conversation, ou au moins lui demander des infos sur sa poule, vu qu’il n’a pas l’air du genre à lancer la discussion de lui-même, mais il me devance en s’adressant aux moutons qui squattent le fond du jardin.
Il m’arrache un rire en les traitant de couillons, un rire qui me fait souffler dans mon café, café qui m’éclabousse vaguement les joues et me fait toussoter.
Je m’essuie le visage d’un rebord de manche et le jauge avec amusement.

- Vous connaissez ces gars-là ? Ils me tiennent compagnie depuis que j’ai emménagé. Le vieux Francis me dit que ce ne sont pas les siens et de les foutre dehors, mais j’ai pas le cœur de les chasser.

Pendant qu’on parle - enfin, que je parle surtout - l’un des ovins se rapproche lentement mais sûrement. C’est le gros avec la tête noire, toujours le même, le seul qui n’a pas l’air d’avoir trop peur du nouveau qui vient squatter leur terrain. Il me donne un petit coup de pif dans le coude, mon café m’éclabousse de nouveau. Nouveau revers de manche, soupir amusé, je lui gratouille la tête de ma main libre alors qu’il tente de mâchouiller le bas de mon sweat.

- Bah ouais, j’vais pas te mettre dehors sans savoir où t’habites.

Je tire sur mon haut pour lui retirer de la bouche avant de reprendre mes flatteries au sommet de son crâne.

Olivier Dubois
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Olivier Dubois

#151

Mer 20 Jan - 10:42
Il n'y a pas assez d'arbres et de haies dans le jardin pour complètement bloquer le vent, qui fait de son mieux pour geler les deux hommes qui regardent les moutons, addition incongrue dans le paysage. Olivier rentre un peu plus son cou dans ses épaules, les mains déjà protégées du froid dans les larges poches bien remplies de son manteau.

un café, ça réchaufferait bien, ouais. il l'a bien remarqué, que le voisin n'a rien fait pour lui proposer un café, mais il n'est même pas si offusqué que ça. si c'était quelqu'un du coin, il l'aurait assez mal pris pour lâcher une remarque agacée, mais venant d'un citadin, il sait que le manque d'hospitalité est rarement un vrai manque de politesse.
alors il se contente de regarder de travers les moutons un peu trop envahissants et définitivement pas assez farouches.

au moins, le manque de respect du garde forestier pour les squatteurs ovins fait rire son hôte, c'est déjà ça. il ne s'attend pas à ce que ça soit la fondation de bonnes relations de voisinages - il recherche juste la paix - mais ce n'est pas si mal, dans le fond.

connaître ? ouais, c'est ceux du Dédé. c'est heu... comment décrire... en continuant sur la route là, comme si on allait chez le Francis, mais on tourne à droite avant d'y arriver, direction Corcelles-les-Monts.

l'explication sûrement pas assez claire si on ne connait pas tout à fait le coin est accompagné d'un unique geste qui pointe vaguement une direction. est-ce que c'est pour indiquer dans quel sens prendre la route, où est la ferme du Vieux Francis, celle du Dédé, ou Corcelles ?
seul Olivier pourrait élucider ce mystère, mais il ne développe pas plus.

il est trop occupé à regarder la façon dont le voisin parle avec le mouton.

il hausse les épaules, et se dit qu'il devrait peut être expliquer un peu plus, même s'il a l'air très heureux avec ces animaux de compagnie franchement envahissants et pas si intéressants que ça.

le clebs du dédé a de l'arthrose ou un truc du genre depuis 3 ans, donc il leur court plus après et ces débiles prennent un peu trop leurs aises. je sais pas, ils doivent bien aimer les herbes de ce jardin là, et y'avait personne pour les foutre dehors jusqu'à.. ben, jusqu'à ce que vous occupiez les lieux.

Olivier estime qu'il a assez expliqué la situation pour laisser le gars se débrouiller entre son café et les moutons, alors il se permet de s'avancer dans le jardin en claquant la langue pour essayer de faire sortir de sa cachette sa poule, si jamais elle se cache dans le coin. il n'est pas tout seul, alors il ne dit rien à l'attention de la fugitive, mais il n'en pense pas moins.

allez, tu crois que j'ai que ça à foutre de te chercher comme un con ? quoi, je m'occupe pas bien de toi, c'est ça ? eh, c'est pas ma faute si t'aimes les grands espaces, je te donne de bonnes graines en plus, les autres se plaignent pas, que je sache... allez, putain, montre ton gros cul roux, là...
Charlie Faure
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#153

Mer 20 Jan - 12:19


Ohla, les explications pour aller chez Dédé c’est quelque chose ! Heureusement que c’est ce vieux Francis qui me loue la baraque et que je connais la route pour aller jusque chez lui, sinon c’était perdu d’avance.
Je me refais le chemin mentalement, tout en sirotant mon café qui m’arrache une grimace à chaque gorgée, et le trouve étrangement familier. C’est le chien arthrosique qui me fait tilt. J’ouvre de grands yeux ronds, comme si je venais de comprendre le sens de la vie.

- Dédé… André ? Qui ne jure que par les boudoirs, dans la fermette aux volets verts ? Bah oui, je vois, j’suis allé m’occuper de lui jeudi soir ! Si j’avais su, j’lui aurais parlé des moutons… D’toute façon je dois y retourner demain…

Les dernières phrases plus pour moi même que pour l’homme à la poule je repense à cet appel chaotique reçu quelques jours plus tôt. La voix lointaine au téléphone, l’accent du cru à couper au couteau qui m’a obligé à lui faire répéter plusieurs fois jusqu’à ce que je comprenne enfin qu’il s’était empalé le bras sur un vieux clou rouillé dans son atelier et que si je ne me décidais pas rapidement à aller le recoudre il le ferait lui même avec du fil de pèche… Cet André qui, quand j’allais repartir, m’a demandé d’aller lui attraper une bouteille de lait en hauteur dans le placard pour qu’il puisse se préparer son petit déjeuner du lendemain, un bol plein de boudoirs, trempés dans le lait, et laissé à reposer une nuit au frigo… Miam !

Avec un demi sourire et un sourcil haussé, je regarde le bonhomme appeler sa poule à coup de claquements de langue. Entre lui, le Dédé, et le Francis, je me rends vraiment compte que c’est un autre monde, la cambrousse.
Je frissonne en sentant un coup de vent s’engouffrer sous ma capuche et hausse le ton pour m’adresser à Olivier qui s’est éloigné.

- J’vous abandonne deux minutes, j’vais passer une couche en plus.

J’ai pas l’impression que je vais beaucoup lui manquer de toute façon.
J’ai à peine tourné les talons que je m’arrête pour lui demander

- J’vous fait un thé ? J’vous proposerais bien un café, mais j’l’ai laissé bouillir, il est dégueulasse.

Paraît que la cafetière italienne c’est le top du top, mais pour moi qui ai tendance à oublier toutes sortes de choses sur le feu et à ne rien surveiller, pour le moment, c’est une succession d’échecs.

Olivier Dubois
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Olivier Dubois

#154

Mer 20 Jan - 12:56
heureusement pour les deux voisins, l'infirmier comprend les explications fournies, malgré leur manque de clarté évident.
ça soulage un peu Olivier, et il se dit que c'est peut être un sacré citadin, ce gars là, mais à force de côtoyer les vieux du coin et de sillonner les routes du canton, il sera peut être un peu plus habitué aux méthodes et aux manières d'ici.

la précision sur ses habitudes alimentaires matinales le font sourire, et il confirme :

ouais, c'est lui. il est jamais très pressé pour les récupérer, essayez peut être de lui en parler avant qu'il sorte la goutte. ... le nombre de fois où j'ai du les foutre dans l'char pour les lui ramener car il voulait pas le faire.

il n'a pas tout à fait fini sur ses doléances concernant le Dédé, mais il est coupé par le voisin qui annonce qu'il s'éclipse un instant. en un coup d'oeil il se dit que oui, il ferait peut être mieux de s'habiller un peu plus chaudement, s'il compte le reluquer longtemps en train de chercher sa foutue poule.
... espérons au moins que Roussette soit là, et pas gnappée par un chien errant.

mais pas le temps de s'inquiéter sur le sort d'Arsène Poulin, car le voisin - est ce qu'il devrait l'appeler par son nom, il l'a lu sur la boîte aux lettres, ou par son prénom ? - lui propose un thé, comme s'il avait pu deviné l'agacement d'Olivier à propos du café.

mais plutôt que de l'accuser de télépathie, il se tourne une nouvelle fois vers lui en hochant la tête.

alors va pour le thé.

il sourit légèrement, mais ils ne sont pas côte à côte, alors il ne sait pas si Charlie le verra.
de toute façon, c'est trop tard,
il lui tourne déjà le dos pour aller inspecter les buissons.

et peut être que c'est car il n'y a plus que sa voix qui remplit le jardin, dispersée par le vent tenace, peut être que c'est car il regarde mieux, sans la distraction du voisin, Olivier n'en sait rien,
mais il voit une tâche rousse,
s'agenouille, grogne un peu en mouillant son pantalon avec la rosée,
et c'est bien elle,

il a retrouvé Roussette.
recroquevillée sur elle même.

ah ben t'es là, toi,
lâche-t-il avec agacement, pour qu'elle n'ai pas l'impression qu'il s'inquiétait pour elle.

elle glousse un peu, sûrement qu'elle aussi est contente et agacée de voir son propriétaire. mais elle ne s'enfuit pas, quand il se dépêche de la prendre à pleine mains en bloquant ses ailes contre son corps rebondi.

ola, tu bouffes bien, toi, alors pourquoi tu te barres, hein ? c'est si bon que ça, ce que bouffent les cons de moutons ?

il se relève en le tenant toujours aussi fermement, et même si la fugitive s'est enfin faite attraper, elle ne proteste pas, simplement quelques gloussements pour faire bonne figure.

soulagé et un peu plus détendu, Olivier se tourne à nouveau vers la maison, la poule serrée contre lui.
Charlie Faure
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#155

Mer 20 Jan - 15:04


Il me fait rire avec ses histoires sur le vieux Dédé. Je crois que je ne suis pas encore assez dans ses bonnes grâces pour qu’il me propose sa gnôle, et j’ai des doutes quant à ma capacité à attraper et/ou charger ses moutons où que ce soit. Pas sûr que ça lui donne envie de me rincer du coup…
J’aimerais bien en entendre plus mais je suis en train de geler sur place. Et je ne pourrais pas aller m’occuper de Dédé si je chope la mort à rester dans le courant d’air.
Le voisin accepte ma proposition de thé, je hoche la tête avec un sourire en retour. Bien reçu, un thé pour l’homme des bois. Nous faisons tous les deux demi tour pour retourner à nos occupations respectives, lui la chasse à la poule, moi ne pas crever de froid.

Je trotte jusqu’à l’intérieur en vitesse, faisant juste attention à ne pas renverser mon ignoble café à chaque pas, et m’engouffre dans la cuisine pour remplir une casserole que je mets sur le feu. Pendant que j’y suis, je monte à l’étage pour enfiler des vraies fringues - je ne vais peut-être pas passer ma matinée en pyjama avec le voisin… Je fais juste attention à ne pas me changer devant la fenêtre et redescends, un jean, un t-shirt et un gros pull plus tard.
L’eau est chaude, j’hésite un instant face à mes boites de thé me demandant quel est le choix le plus approprié. J’sais pas pourquoi mais je ne l’imagine pas franchement boire un petit thé vert au jasmin. Du coup je me rabats sur l’earl-grey. C’est une valeure sûre l’earl-grey. Je mets le tout directement à infuser dans la casserole et ouvre tous mes placards avant de retrouver les tasses. Vivement que je me sois fait mes habitudes, ça me fatigue de chercher mes affaires dans ma propre baraque.
J’attrape la première qui me passe sous la main, vais rincer la mienne, et remplis généreusement les deux avant de retourner à la porte de derrière. Dans le jardin, je découvre que le voisin a trouvé ce qu’il était venu chercher. Mes lèvres s’étendent en un large sourire, bien content de voir que cette poule n’est plus perdue, et pas mécontent de voir qu’il a l’air moins renfrogné.

J’avance à sa hauteur avec mes deux tasses dans les mains, avisant la poule qui glousse dans ses bras.

- Mission accomplie ! Me penchant légèrement en avant, je m’adresse à la poule. Alors c’est toi la fugueuse ? Je relève le nez vers son propriétaire avec un sourire. Vous avez une main de libre ou je vous la tiens ?

Je m’empourpre en réalisant ce que je viens de dire, et lève sa tasse entre nous, histoire de dissiper tout malentendu. En tendant la tasse vers lui, je remarque que ce n’était pas une simple tasse blanche comme je le pensais au départ, mais celle que m’a offerte Victor avant mon départ. Sur une face, tracé à la main de son écriture un peu dégueu, on peut lire “world’s best big sis”.
Super super, c’est Charlie les bonnes décisions ce matin… Entre mes choix de mots et mes choix de mug, je trouve que je suis bien.
Un courant d’air. Je frissonne et râle dans ma barbe.

’Tain mais j’ai pas de tête… Je suis quand même rentré mettre un manteau et au final j’ai tout fait sauf ça. Je me désespère. D’un signe de tête je désigne la maison derrière moi Vous entrez un instant ?

Sans franchement attendre de réponse de sa part, je me dirige vers l'intérieur en remontant les épaules pour protéger mon cou du froid.

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Olivier Dubois

#169

Jeu 21 Jan - 9:33
peut être que le large sourire du voisin qui remarque la poule dans les bras est communicatif, ou peut être juste qu'Olivier est très content de ne pas être venu pour rien et d'avoir une raison de moins de s'inquiéter,
mais il sourit franchement.

pas un de ces sales sourires en coin quand il se retient de dire une méchanceté, mais un vrai sourire car il est content, pour une fois, et qu'il ne trouve vraiment rien de méchant à dire. l'objet de ses inquiétudes et affection glousse paisiblement dans ses bras en voyant l'arrivée d'un inconnu, mais maintenant que la grande évasion est terminée, elle reste sage.

le garde forestier n'est même pas agacé que le voisin s'adresse à sa poule. au contraire, ça ne fait qu'élargir son sourire,
surtout à la remarque ambigüe de Charlie, qui essaye immédiatement de se rattraper.

mais le mal est déjà fait, et c'est plus fort que lui pour Olivier, mais il est obligé de blaguer :

ma queue, ou la tasse ?

cette remarque le fait éclater de rire.

la première, je crois qu'elle tiens toute seule, et je devrais me débrouiller avec la poule pour prendre la tasse.

il rit encore lorsqu'il lâche sa poule d'une main pour se saisir de la tasse tendue. il rit encore doucement et sourit trop pour faire attention à la tasse en soit, une simple tasse avec des choses écrites dessus, elle doit sûrement appartenir à Charlie et non au Francis, celle là, mais Olivier se soucie rarement de la vaisselle,
et préfère l'approcher de sa bouche pour sentir quel genre de thé c'est.

earl grey.
bon, pas mal.

satisfait du choix de boisson, il prend une gorgée qui lui brûle la langue et hoche la tête à la proposition de rentrer. il suit le voisin, une poule sous le bras, une tasse fumante dans l'autre main, et une fois la porte franchie, il la referme du pied sans vraiment se poser la question de si ça se fait ou pas, mais de toute façon, Charlie est déjà parti dans ce qui semble être le salon.

Olivier n'attend pas pour poser sa tasse sur la table et prendre ses aises sur une des chaises. il tient toujours sa fugitive, mais en voyant qu'il ne fait pas bien chaud dans le salon, et peut être aussi car il ne sait pas ce que pense les citadins du fait de mettre une poule sur la table, il ouvre son manteau et la pose là sur ses genoux, la tête tournée vers lui, enfoncée dans son manteau, pour la réchauffer. l'absence de lumière endort rapidement la poule,
et il peut revenir alors à sa tasse.

il remarque le voisin qui s'affaire, mais décide de boire une nouvelle gorgée - encore un peu trop chaude - avant de s'inquiéter.
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Charlie Faure

#170

Jeu 21 Jan - 10:06


Mais c’est qu’il sait sourire l’homme des bois ! Il doit être sacrément content d’avoir trouvé sa poule. C’est pas plus mal, il est plus sympa à regarder comme ça qu’avec son air grognon.
Est-ce que c’est ce changement brutal d’expression qui m’a déstabilisé au point de sortir une connerie plus grosse que moi ?
Ça a le mérite de faire marrer le voisin dont la réponse me fait rougir encore davantage. Heureusement que ça ne se voit pas trop sur moi. Je hausse un sourcil à sa remarque. “Elle tient toute seule”...

- Ah bah… Bonne nouvelle, je suppose…

Je trouve qu’on est passé très vite de “je vais escalader la clôture" à “je blague sur ma queue”. Mais bon, soit !
Il prend la tasse que je lui propose, une gorgée, et acquiesce quand je l’invite à se mettre au chaud. Grand seigneur, merci bien de ne pas me forcer à rester dans le froid le temps d’une tasse de thé !
La tête bien enfoncée dans les épaules, je retourne à l’intérieur, l’entendant fermer la porte derrière nous. C’est pas pour autant qu’il fait beaucoup plus chaud.

- Faites comme chez vous. ‘Faut juste que je rallume le feu…

Direction le salon donc. Je pose ma tasse sur la table basse et m’agenouille face au poêle pour reprendre là où j’en étais resté.
Je tourne juste la tête vers lui en l’entendant tirer une chaise. Bah tiens, il n’a pas fait le choix le plus confortable, mais bon… Avec un sourire attendri je le regarde mettre sa poule au chaud tout contre lui. C’est-y pas mignon ça ?

- Vous en avez beaucoup ? Des poules ?

Peut-être que je devrais me concentrer sur ma tâche plutôt que d’essayer de faire la conversation en même temps. Parce que si le journal s’est bel et bien enflammé, mon petit bois pas du tout. Et ça s'éteint, et ça fume, et je grimace en éloignant la tête et en maugréant. Il aurait pas pu mettre une chaudière le Francis ? Sérieux, faut sortir du moyen-âge là ! Ou alors proposer un petit tuto aux nouveaux venus.
Quoi que, si j’en crois les dires du garde forestier aux moutons un peu plus tôt, c’est pas ce qui court les rues, les nouveaux venus, ici…
Je m’éloigne légèrement du foyer et, les mains devant la bouche, réfléchis en regardant mon installation de brindilles. Alors alors alors, comme j’ai fait pour le rallumer la dernière fois ? Plus de papier ? J’y ai foutu presque la moitié du canard enchainé… Pas assez d’air ? La porte est ouverte… C’est quoi le problème ? la forme du tipi qui ne lui va pas ?


Olivier Dubois
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Olivier Dubois

#173

Jeu 21 Jan - 11:59
Olivier n'avait pas vraiment attendu l'invitation de Charlie pour faire comme chez lui, mais c'est toujours mieux de savoir qu'on avait l'autorisation de son hôte, non ? même s'il se comporte toujours ainsi partout, déjà comme un vieux de la vieille du coin, alors que la plupart des habitants sont plus vieux que lui. mais ces rues, ces sentiers, il les a déjà trop parcourus, et s'est déjà fait invité dans quasiment chaque baraque du canton.

alors il prends toujours ses aises, et ne se gêne pas plus aujourd'hui qu'un autre jour.

notamment quand il s'agit de juger le pauvre voisin qui n'a toujours pas rallumé son feu, et vu la température de la pièce, il se demande depuis quand il est éteint. heureusement que les murs en pierre coupent le vent, sinon il ne ferait peut être pas plus chaud dehors que dedans.

raison de plus pour prendre une nouvelle gorgée, et bon, au moins, il n'est pas trop infusé, le thé, une main toujours posée sur la poule qui dort maintenant sur ses genoux paisiblement. il n'a pas tout à fait envie de se lever et de la déranger, alors il préfère répondre à la question qu'on lui pose plutôt que d'aider à allumer le feu.

en ce moment ? hmm, 5. et un faisan rescapé de la chasse de l'année dernière. enfin, vu l'état des enclos du coin, je risque de m'en coltiner plus dans pas longtemps...

même content, même réchauffé, même rassuré,
Olivier râle, c'est plus fort que lui.

il se sent même assez bien pour partir sur une nouvelle tangente sur la notion très vague de propriété que semble avoir les habitants du coin quand il s'agit de leurs animaux et de ce qui constitue leurs pâtures ou non, mais il s'interrompt tout seul en levant les yeux vers Charlie et en constatant que le feu n'est pas prêt d'être allumé.

en grognant un peu il se lève, pose la poule qu'il tenait sur la chaise où il était assis, et s'approche en deux grandes enjambées pour inspecter le problème. sans se soucier de la politesse, il écarte un peu son voisin et s'agenouille en essayant de ne pas faire attention à ses genoux qui craquent tous les deux de concert à cet instant précis. il sent le sol froid à travers son pantalon, mais ne dit rien, et se contente de grogner une nouvelle fois.

il faut laisser un trou au milieu pour mettre de quoi allumer, et entourer ça de bois de conifère, ça brûle bien, pin ou sapin, c'est celui qui est un peu rosé. si vous avez un peu de sciure, ça aide. si vous galérez trop, vous pouvez acheter des granulés de bois au Gamm'Vert, dans la zone commerciale.

pendant qu'il déballe ses explications du même ton bourru que lorsqu'il parle des moutons, du temps qu'il fera, ou de ses tâches à accomplir au travail, il écarte un peu les bûchettes déjà dans le poêle, comme il l'a précisé dans ses instructions, et bourre une boule de papier journal au milieu.

il prend des mains de Charlie la boîte d'allumettes qu'il tient sans un « s'il vous plait » ni un « merde », et jette une des allumettes enflammée sur la boule de papier journal. celle ci crépite, s'enflamme enfin, et ce n'est qu'après plusieurs secondes un peu trop longues au gout d'Olivier que le bois autour commence aussi de se consumer.

il se redresse, et cette fois ce sont ses chevilles qui craquent, mais il fait semblant de n'avoir rien entendu, et rend les allumettes à leur propriétaire.

une fois que c'est bien allumé, vous pouvez mettre du bois de feuillu, ça dure plus longtemps.

ce n'est peut être pas très sympa, de frapper un homme à terre, mais c'est plus fort que lui, et il le fait en souriant :

vous n'avez pas l'habitude, je présume ?
Charlie Faure
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Charlie Faure

#175

Jeu 21 Jan - 12:54


Semblerait que Dédé ne soit pas le seul à laisser se promener ses bêtes vu ce que raconte le voisin. 5 poules et un faisan, rien que ça. Au moins ça lui fait de la compagnie. Je devrais peut-être me trouver un petit partenaire de vie moi aussi. Heureusement que je suis rincé quand je rentre à la maison après une journée de boulot, sinon j’aurais tout le loisir de me sentir bien seul. Surtout que je n’ai toujours pas réussi à me connecter à internet. Quelle merde ça aussi.
Je hoche la tête en l’écoutant parler dans mon dos, le soupçonnant de ne râler que pour la forme. J’suis sûr qu’il n’est pas si mécontent que ça de se retrouver envahi par les bestioles du voisinage.
Mais d’un coup, il s'interrompt. Je me retourne pour regarder la cause de ce soudain silence et hausse un sourcil en le voyant traverser la pièce en deux grandes enjambées.
Crac, crac, il me rejoint à genoux devant le poêle. Sans plus de cérémonie, il se fait même de la place en me poussant. C’est bien, je m’étonne moins des manières des vieux du coin quand je vois comment se comporte cet homme pourtant pas si décati.

Maintenant assis en tailleur à égale distance du poêle que d’Olivier, je bois ses paroles sans en laisser une miette. J’ai presque envie d’aller prendre des notes pour être sûr de ne pas finir gelé d’ici la fin du mois.
Je regarde ses mains s’activer à réorganiser le foyer et lui laisse les allumettes avec un sourire mi amusé mi résigné.
On a pas idée d’avoir de telles manières ! J’suis sûr que lui aussi serait du genre à se recoudre tout seul au fil de pêche plutôt que de devoir demander poliment de l’aide à quelqu’un.
Enfin, c’est pas comme si je n’étais pas habitué avec mes petits vieux, aux caractères de cochon. Et puis, c’est pas un méchant au fond, il vient quand même de me donner un cours express d’allumage de feu !
Les yeux rivés sur le foyer, je regarde les flammes se former, le bois commencer à brûler. Lui se relève et me rend les allumettes. Je suis à deux doigts de poser la boite sur le dessus du poêle avant de réaliser que c’est une sacrée idée à la con, et de plutôt la ranger parmis les bûches qui attendent sagement que je me décide à les faire cramer.

- Ok, les conifères brûlent vite et les feuillus durent longtemps. Bien reçu. Relevant la tête vers lui, avec un sourire. Merci.

Toujours assis par terre, j’attends que le feu soit bien parti avant d’ajouter une bûche, refermer la porte, vérifier le tirage, et plonger de nouveau dans la contemplation du feu pour m’assurer qu’il ne va pas s’éteindre comme par magie.
Je lève les yeux au ciel et secoue la tête quand il me tacle sans pression.

- Pas franchement non. J’ai dû attendre d’avoir presque 30 ans pour allumer mon premier feu. C’est pas le genre de trucs que mon père m’aurait appris.

S’il n’avait pas été si occupé à être un connard. A la rigueur il aurait pu l’apprendre à Victor, mais à moi, jamais. Enfin bref, le feu ronronne dans le poêle maintenant, je suis sauvé. Pour le moment.
Je me relève, récupère ma tasse, en prends une gorgée tant attendue. J’suis peut-être nul en café, mais en thé je m’en sors bien.

- Y’a un truc pour éviter que le feu s’éteigne pendant la nuit ? Qui ne nécessite pas de se lever toutes les trois heures pour lui donner à manger ?

S’il a une formule magique, je prends !
En deux pas, je rejoins la table et me tire une chaise non loin de celle de la poule.

- Ah et, dites, y’a quelque chose au bout du sentier ? Après votre maison j’veux dire. Quand j’ai fait le tour en arrivant je n’ai rien remarqué, mais je suis étonné par le trafic ici le soir. Du coup j’me demande si j’aurais pas râté un truc.

Il y a peut-être un raccourci pour rejoindre le bled d’à côté, ou alors on peut s’avancer un peu en forêt en voiture. Vas savoir…



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#189

Jeu 21 Jan - 21:59
pendant les explications sur l'utilisation optimale du poêle, Olivier ne peut s'empêcher de remarquer que Charlie écoute attentivement. il se dit que c'est pas si mal, et que tout espoir n'est visiblement pas mort pour ce citadin. il a même tout bien retenu, quel bon élève !

en même temps, s'il doit s'occuper de vieux cons comme le Francis ou le Dédé, il doit quand même être plutôt bien accroché, le jeunot, et pas se laisser démonter. et ça, c'est le genre de qualité qu'on apprécie, dans le coin, même si les habitants en deviennent têtus comme des mules.

Olivier se rassoit, il ne veut pas déranger son oiseau épris de liberté, alors il s'installe sur la chaise à côté, tout en écoutant le voisin lui expliquer que oui, c'est bien l'un des premiers feux qu'il allume. même si c'est quelque chose qu'il a énormément de mal à concevoir, il comprend très bien les reproches au paternel. il n'a pas les mêmes doléances, bien sûr, mais son regard aussi s'alourdit de reproches à propos de tout ce qui lui manque aujourd'hui, lorsqu'il passe près du cimetière de Saint-Cley.

néanmoins, ce genre de choses, on n'en parle pas, pas même aux proches, alors surtout pas aux inconnus. donc Olivier acquiesce simplement sans un mot et boit une nouvelle gorgée de thé en silence.


heureusement, le voisin change vite de sujet, car Olivier était en train de se lasser du crépitement des flammes dans le poêle, et il se saisit avec joie de la perche tendue pour expliquer à nouveau quelque chose à ce gars peut être paumé, mais pas si mauvais bougre. le sourire du garde forestier, qui s'était bien vite effacé, réapparait à nouveau sur son visage.

ah, y meule, le matin, hein ? il faut du bois de feuillu bien dur et sec, et il faut attendre que le bois d'allumage soit réduit en cendres pour poser le bois de chauffage sur les braises. comme ça, il mettra très longtemps à s'enflammer et durera plus longtemps. ... c'est un coup à prendre, je garantis pas que ça marche dès le premier coup, donc pas la peine de venir toquer demain si vous vous êtes caillé le cul au réveil, hein...

il se doute bien que Charlie n'a pas l'air du genre à venir demander réparation à la moindre chose qui va de travers, mais c'est sa façon de communiquer, de râler. il est pourtant de plutôt bonne humeur, et assez content de donner des conseils à quelqu'un qui veut bien les entendre, mais s'il ne ponctuait pas ses phrases ainsi, il ne serait pas vraiment l'homme désagréable que tout le monde reconnait.

c'est pour ça qu'a la question suivante, il répond sans réfléchir, sans se douter de rien :

ben, nan, pas que je sache, attendez... si on continue sur le chemin, ben, vous tombez sur ma maison, et ensuite ça continue encore un moment mais ça débouche juste sur un champ, rien de très passion-

ah merde.

-nant.

putain de merde Olivier ferme ta gueule.
il s'empresse de boire une gorgée de thé pour éviter de dire une autre connerie, et se donner quelques secondes pour comprendre ce qu'a vraiment demandé le voisin. qui demandait à propos du nombre de voitures qui passent.

dans le coin.

le soir.

... oui, tout ce beau monde qui va chez lui, qu'il accueille toujours avec un grand sourire pas toujours très sincère.

c'est lui, le couillon de la lune responsable de tout ce trafic nocturne, et il espère sincèrement qu'il n'en a pas assez dit pour que le voisin branche ses neurones et se pose trop de question.
mais c'est mal barré, mon gars.

je sais pas trop.

sale menteur.
Charlie Faure
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Charlie Faure

#195

Ven 22 Jan - 9:26


Il se prend une autre chaise pour ne pas réveiller sa poule. Et je trouve ça terriblement touchant. Combien de gars que j’ai connu à Niort, à La Rochelle, ou même les gars de Poitier, combien auraient simplement choisi une autre chaise plutôt que de déranger la cocotte ? Franchement, bien peu. Ça m'attendrit de voir ce grand bonhomme bourru avec ses manières un peu rustres se soucier de la sorte du bien être de sa poule.
Du coup je m’en veux un peu en le voyant s’assombrir, juste parce que j’ai évoqué mon père. Je me doute bien que ce n'est pas le manque d’implication de mon père qui le renfrogne. Bon, à noter, ne pas parler de daron avec le voisin, ça le rembruni. Et il n’a pas besoin de ça…

Par contre, le faire parler de feu, ça fonctionne bien. Installé sur ma chaise, les mains bien serrées autour de ma tasse à la surface de laquelle je souffle tranquillement, je le regarde en souriant avec un petit haussement de sourcils. Ah ça oui, “y meule” le matin… Et une nouvelle fois, il me fait rire alors que je suis en train de boire. Plutôt que dans le café, c’est dans le thé que je pouffe maintenant, avalant de travers, toussant un instant.

- Oh bah non ! Si j’peux pas compter sur vous pour être ma caution chauffage j’fais comment ? J’vais pas aller râler chez le vieux Francis et j’vais pas me “cailler le cul” en silence non plus !

je secoue la tête d’un air moqueur. On sait tous les deux que je vais me cailler le cul en silence pendant encore quelques matins. De toute façon j’ai presque déjà pris le coup de main, j’ai toujours mon plan B au pied du lit depuis que ce premier matin où je me suis réveillé dans un frigo. Le rabe de fringues toujours à portée de main.
Je repose ma tasse sur la table en lui demandant ce que peut bien cacher le bout du chemin, et m’étire machinalement les bras et les épaules en écoutant la réponse. Je suis en train de me tirer sur un coude pour me détendre le trapèze quand il s’arrête dans ses explications pour une gorgée express.
Ah ?

Bah quoi ? Y’a quoi ? Pourquoi ces voitures vont se pommer près d’un champ la nuit ? Est-ce qu’on va bientôt faire la une du journal local, un truc du genre “Saint-Cley : 250 pieds de cannabis au milieu d’un champ de maïs” ? Oh sérieux, s’il y avait une plantation dans le coin, les St-Clétois seraient plus détendus ! S’il y a ce genre de culture dans le coin, je me casse avant que les gendarmes viennent y fourrer leur nez, ça va bien deux minutes les inculpations pour trafic de drogue.
Je pose les coudes sur la table, pose mon menton dans mes mains, et me penche un peu vers lui, un sourire malicieux aux lèvres.

- Vous seriez pas en train de me cacher un sabbat de sorcières qui aurait lieu dans le champs du bout du chemin vous ?

Allez, on va désamorcer la tension, il a réussi à se détendre, je n’ai pas envie qu’il se remette à bougonner en me menaçant d’escalader la clôture. Qu’il garde pour lui ce qu’il a envie de garder, et me laisse garder pour moi ce que j’ai envie de garder. Tant que ces mystérieuses activités nocturnes ne me retombent pas dessus il fait bien ce qu’il veut ce brave homme.
Mystérieuses activités nocturnes hein…

- Vous êtes marié ?

Et c’est sorti naturellement, sur le même ton de conversation que quand je tape la discut à mes patients en leur demandant s’ils ont un chat. C’en est presque une déformation professionnelle à ce niveau là, que de vouloir impérativement faire du social alors qu’on ne m’a rien demandé.

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#197

Ven 22 Jan - 10:15
Olivier est plutôt satisfait de voir qu'il arrive à faire rire son voisin. Il ne sait pas si c'est juste qu'il est de bonne humeur aujourd'hui, mais il commence à se réchauffer à la présence de Charlie, et ce n'est pas juste car la pièce se réchauffe enfin maintenant que le poêle fonctionne.

il ne s'en veut même pas de faire pouffer Charlie dans son thé, même s'il risque de se brûler. cette vision lui arrache un sourire, et il ne peut s'empêcher de rire en l'imaginant aller se plaindre au Francis que la maison est trop froide, ou qu'il y a un problème avec le poêle. effectivement, personne n'oserait faire une chose pareille, et peu de gens osent se plaindre de quoi que ce soit auprès de cette vieille carne, à part Olivier et quelques autres vieux de Saint-Cley.

cette fois, il se mord la lèvre inférieure pour se retenir de faire une nouvelle blague, même si c'est drôlement tentant, de demander ce que Charlie espère de lui quand il fait trop froid, et s'il irait vraiment le voir pour qu'il lui "chauffe le cul".

et puis, il aurait peut être meilleur temps de chercher une manière de dissiper les doutes de son voisin sur les activités nocturnes du coin, plutôt que de faire des blagues de mauvais goût. heureusement, il n'a clairement pas la bonne intuition, ou en tout cas il ne semble pas avoir tout à fait compris, et ça détend immédiatement Olivier, qui bois une nouvelle gorgée de thé en souriant, un peu détendu.

il copie la position de Charlie en se penchant aussi un peu plus vers lui, un coude appuyé sur la table, et repose sa tête sur sa main, l'air presque joueur.

ce serait pas un secret, si je vous le disais, non ? mais n'allez pas enquêtez là bas tout seul, hein, j'ai pas envie d'avoir à vous porter jusqu'à chez vous car vous vous êtes fourré au fond de l'étang au bout du champ...

et c'est sincère, quand il s'inquiète sur la santé du voisin, et sur s'il devra oui ou non aller repêcher le pauvre gars car il n'a pas remarqué la grosse mare dissimulée par beaucoup d'herbes folles. mais il est vite coupé dans ses réflexions,
et pris de court,
par la question qui suit.

sur sourire disparait une seconde, mais Olivier s'efforce de garder les apparences. il est un peu étonné, à vrai dire, mais répond honnêtement.

non.

il agite un instant les doigts de sa main gauche devant Charlie, avant de reposer sa tête dessus. il demande avec un sourire :

ça se voit, non ? et non, je suis pas le genre à retirer mon alliance dès que je vais nourrir les poules.

et il jette un regard autour de lui, dans le salon.

vous non plus, je présume ? ou alors, elle se cache bien.
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#199

Ven 22 Jan - 10:53


Monsieur est joueur. Monsieur me singe et empiète lui aussi sur l’espace qui nous sépare avec ce que je devine être sa version d’une mine espiègle.
C’est drole, il a ces manières que j’adore chez les vieux, qui me font marrer et qui m’attendrissent, tout ça sans sentir la naphtaline. Ça doit être le côté campagnard… C’est peut-être pas si mal Saint-Cley au final, s’ils sont tous plus ou moins comme ça. Ce doit être épuisant les mauvais jours par contre.

Je souris quand il parle de secret. Est-ce qu’il me fait juste marcher ou est-ce qu’il y a vraiment un secret dans cette histoire ? Difficile à dire. Surtout qu’il brouille les pistes en rajoutant l’étang sur le dessus. Belle diversion.

- Boh, j’suis pas bien lourd, ça devrait pas être trop compliqué pour vous de me repêcher au fond de l’étang.

Mais effectivement, je vais éviter d’y foutre les pieds sans regarder où je marche. Pas franchement envie d’une baignade improvisée.

- Je suppose que je ne peux pas compter sur vous pour m’accompagner dans cette enquête, si vous êtes gardien du secret…

Qu’importe, c’est pas comme si j’étais un gros fouineur. Mais ça m’intrigue tout de même. Ce qui lui vaut la question suivante qui est sortie d'elle-même, sans réfléchir.
Le sourire disparaît avant de revenir. Puis il me montre sa main, vierge de toute alliance. Je hausse les épaules, l’air de dire “ca ne signifie rien”, mais s’il le dit, c’est que ce doit être vrai. Elles doivent parfois paraître bien longues les journées à Saint-Cley, tout seul. Même en étant bien occupé, je trouve la solitude un peu pesante le soir venu. Faut dire que je ne suis pas habitué.

J’ai sûrement un petit air étonné quand il parle de retirer sa bague pour les poules. C’est salissant de nourrir les poules ? Ou il y a un risque d'entraînement et de perdre un doigt ?
Vraiment quand je me pose ce genre de questions je me demande si j’ai bien fait d’aller m’enterrer en campagne. Je suis vraiment un novice sur tous ces sujets qui font le quotidien des Saint-Clétois.

Je me racle la gorge alors qu’il me retourne la question. Elle est bien cachée, tu ne crois pas si bien dire. Très hétéro-centré comme remarque. S’il savait.

- Ah si si, elle dort à l’étage.

Franchement, je ne pense pas pouvoir garder mon air ultra sérieux très longtemps. Peut-être juste assez pour qu’il y croit une paire de secondes ?

- Par contre moi je suis du genre à retirer mon alliance quand on me tire du lit un dimanche matin.

C’est à mon tour de lui remuer les doigts sous le nez.
Je souris, perdant définitivement toute crédibilité, en me reposant sur mes mains.

- De toute façon, je ne pense pas que j’aurais réussi à convaincre une quelconque moitié de me suivre à Saint-Cley. Réalisant que ce que je viens de dire peut être sacrément mal pris pour un gars du cru, j’essaie de me rattraper. Sans vouloir vous offenser ! J’pense juste pas que je suis le genre de personne pour qui on laisse tout tomber pour aller vivre à la campagne… Tu t’enfonces Charlie. Surtout que c’était pas franchement des amoureux de la nature… Stop, arrête le massacre ! Je balaye ce que je viens de dire d’un geste de main. Breeeef.

Je replonge le nez dans ma tasse, les yeux perdus dans la contemplation de mon thé, consterné par ce que je viens de dire.

Olivier Dubois
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Olivier Dubois

#201

Ven 22 Jan - 11:43
imaginer devoir tirer son voisin embourbé dans une mare, ce n'est pas vraiment la vision que se fait Olivier d'une "bonne soirée", vraiment loin de là, même s'il pourrait ensuite sûrement proposer d'aller se sécher et se doucher, puis se réchauffer un peu.
mais nan,
c'est pas top,
alors s'il te plait Charlie, va pas enquêter dans ce champ pourri, en plus, tu ne vas pas trouver grand chose à part des pissenlits...

l'expression de "gardien du secret"... il ne sait pas exactement quoi en penser. oui, bien sûr qu'il garde ce secret, puisque c'est le sien, uniquement le Sien. et il n'est pas prêt à en parler à un citadin tout frais émoulu, certainement pas, s'il rechigne même à en parler lorsqu'il se confesse, et déteste évoquer ça autrement qu'avec les partenaires de ses fameuses activités nocturnes. mais c'est plutôt sympa de la part du voisin d'annoncer qu'il ne poussera pas plus, même si Olivier garde trop précieusement ses secrets pour ne pas craindre que ce soit juste une manière de lui faire baisser sa garde.

il prend une nouvelle gorgée, il a bientôt fini son thé, dommage,
et c'est à son tour de pouffer en imaginant que le voisin a effectivement une femme qui dort encore dans son lit, à l'étage. il visite assez les baraques de tous les couples du coin pour repérer si une femme habite quelque part ou non. ... c'est aussi pour ça qu'il leur demande toujours de déguerpir vite de chez lui, et qu'il laisse pourtant les hommes passer la nuit. il déteste leur façon de s'étaler partout, de laisser trainer leur sac à main sur le canapé, les chaussures dans l'entrée,
le fond de teint sur le rebord du lavabo,
la marque de rouge à lèvres sur la tasse,
Olivier déteste ça.

mais l'idée de retirer son alliance en se levant le fait assez sourire pour qu'il blague à nouveau :

pas sûr que le mariage soit durable si vous retirez l'alliance dès que le voisin vient toquer les dimanches.

il est d'assez bonne humeur pour ne pas prendre offense quand il critique Saint-Cley, mais après tout, il n'a que trop raison... c'est un trou, et si Olivier avait eu une once de courage, il aurait saisi sa réussite au concours de l'ONF pour déguerpir le plus loin possible, s'occuper de la réintroduction des ours dans les Pyrénées. mais il est ici,
assis à côté d'une de ses poules qui continue de dormir,
à écouter un voisin qui a visiblement aussi choisi de s'enterrer plutôt que de vivre la vie qu'il voudrait vraiment.

il est même prêt à compatir, et à dire que personne ne peut inspirer assez d'amour pour forcer la personne qu'il aime à le suivre dans ce genre de bled, mais il ne dit rien, car le spectacle de Charlie qui creuse sa propre tombe est plutôt amusant, et il écoute attentivement le reste de la phrase.

"amoureux" ? Olivier hausse un sourcil, sans rien dire.

il ne sait pas si le voisin a juste fourché, ou si...

je comprends. oui, à part les gens du coin, personne ne veut venir ici. enfin, sauf vous ?

il reprend une gorgée de thé, la dernière au fond de sa tasse. c'est encore un peu tôt pour partir, il trouve. il pousse la tasse vide vers son hôte.

vous me resservez ?

sans gêne.
Charlie Faure
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#204

Ven 22 Jan - 12:28


Il est sympa ce voisin. Bourru, mais sympa ! Et effectivement, l’idée de retirer son alliance dès qu’un gars pointe son nez à la porte n’augure pas un très bon mariage.

- Oh vous savez, chaque couple a ses petites fantaisies…

Hum, il a dit quand LE voisin vient toquer LES dimancheS ? Parce que des voisins j’en ai qu’un, mais les dimanches je pense bien qu’il m’en reste une flopée. Si je finis pas noyé dans l’étang. C’est un acte manqué ? Il compte venir escalader ma clôture de façon hebdomadaire ?

J’aurais sans doute mieux fait de lui demander ça plutôt que de commencer à m’embourber dans ma propre connerie. Non mais on a pas idée de parler sans réfléchir comme ça. J’ai l’impression de m’enfoncer davantage à chaque mot. Et ça le fait sourire, et ça le fait hausser un sourcil curieux. Putain mais que le monde s’écroule, là, dans l’instant !
Et puis pourquoi je dis ça ? C’est la dernière chose que j’aurais pu souhaiter, que l’un de ces connards m’accompagne à Saint-Cley. C’est pas pour rien que je suis venu dans le coin.
J’ai dit amoureux non ?
Les lèvres pincées et le regard bien planqué dans le fond de ma tasse, j’attends qu’il m’achève. Mais il n’en est rien.

Un soupir muet et un immense remerciement à l’Univers plus tard, j’ose enfin relever le nez, après avoir vidé ma tasse d’une traite. Il n’a pas franchement changé de tête, ni de regard. Il n’a pas l’air en colère, ni dégoûté, ou que sais-je encore. Un gros poids quitte ma poitrine le temps d’une inspiration. Je lui adresse un demi-sourire et hausse une épaule.

- Une soudaine envie de me mettre au vert, je suppose…

Chacun ses squelettes dans le placard. Les siens sont dans le fond de l’étang du champ du bout du chemin, les miens ne me trouveront jamais ici, je l’espère.
J'acquiesce quand il me tend sa tasse et me relève.

- Je vous ressers.

Je lui donne une légère tape sur l’épaule en passant à sa hauteur, comme un remerciement muet pour ne pas avoir soulevé ce que j’ai bien pu dire, et disparais dans la cuisine.
J’embarque avec moi la casserole encore chaude et un dessous de plat et, de retour au salon, verser précautionneusement le thé dans la tasse “wolrd’s best big sis” en prenant soin de ne pas en foutre à côté et de ne pas m’ébouillanter.

- La prochaine fois je vous sers directement une pinte.

Je remplis la mienne, dépose la casserole sur le dessous de plat sur la table en bois, et reprends place sur ma chaise.

- Vous n’avez jamais quitté la région ?


Olivier Dubois
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Olivier Dubois

#238

Sam 23 Jan - 12:02
Olivier doit l'avouer, il s'amuse plutôt bien.

la journée avait assez mal commencée, pour être honnête, et il avait prévu de ronchonner et de grogner de son lever à son coucher, ce qui ne change pas de d'habitude, selon les mauvaises langues, mais il se sent assez à l'aise pour ne même plus avoir si envie de se plaindre que ça.

en plus, c'est assez marrant, de blaguer avec le voisin.
... il s'attendait à un couillon de citadin, mais non, il a eu tord, comme bien souvent. il ne vaut vraiment pas mieux que tous les pépés renfrognés des environs, il le sait, et il ne regrette pas, mais il est content de s'être assez ouvert pour apprécier cette matinée là chez Charlie.

... même si ce dernier ferait mieux d'arrêter tout de suite de fouiner et de lui poser des questions qui amènent à des réponses un peu trop personnelles. surtout s'il esquive aussi les questions que pose Olivier. car il n'est pas bête, il sait que l'on ne finit pas à Saint-Cley juste pour voir de la verdure.
ok, c'était peut être arrivé une fois, un instituteur qui était venu s'installer dans les environs et voulait faire pousser ses propres légumes dans son jardin. un gars qui était reparti la queue entre les jambes, car il n'avait jamais réussi vraiment à s'intégrer.

mais Charlie, c'est différent, après tout, il arrive à ce que le Dédé accepte de le faire rentrer chez lui pour le soigner, et il ne doit sûrement pas s'en rendre compte, mais Olivier sait à quel point c'est un privilège, pour quelqu'un qui n'est pas né dans la région.
quelqu'un qui se permet même une tape amicale sur l'épaule d'Olivier en passant pour lui resservir du thé et... ok ? d'accord. le garde forestier ne proteste pas. au contraire, il apprécie cette marque de familiarité, même s'il ne saurait vraiment dire pourquoi.

un rire bref lui échappe quand son hôte mentionne une pinte.

eh, mollo. en plus, la prochaine fois, c'est à mon tour de payer le café.

ça y est, Olivier a décidé qu'il appréciait assez son voisin pour envisager de l'inviter pour le café. autre privilège qu'un citadin ne peut pas réellement comprendre et apprécier, mais il a l'air assez prêt à se faire adopter par la ville pour qu'Olivier ne soit pas choqué en l'imaginant assis dans sa cuisine devant une tasse fumante.

il reprend une gorgée de thé, chaud, trop chaud,
alors il doit répondre à la question qu'on lui a posée,
même s'il trouve la réponse un peu triste.

pas vraiment. juste le temps d'aller passer le concours de l'ONF. enfin, c'était toujours dans la région, mais à la Ville, quoi. ... et après, retour ici. j'ai dit de m'affecter n'importe où, et ils ont du se dire qu'un gars du cru, c'est mieux pour gérer le coin. au moins, les chasseurs m'écoutent à peu près quand je dois les engueuler, vu qu'ils me connaissaient déjà.

il hausse les épaules, il s'est déjà imaginé partir loin, mais n'avait jamais eu le cran de le faire, et ne l'a toujours pas maintenant. il a accepté qu'il finira sa vie dans cette région sans jamais la quitter, même pour des vacances, car il ne prend jamais vraiment de vacances.

vous êtes d'où, vous ?
Charlie Faure
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Charlie Faure

#282

Dim 24 Jan - 19:21


Je n’aurais pas cru, quand il a sonné à la porte, que ça se passerait si bien. J’en viens à me demander si son air bougon était juste dû à son inquiétude quant à sa poule, ou si simplement, le feeling passe plutôt bien. En tous cas je suis plutôt satisfait de voir que, même s’il est douteux, on semble partager le même sens de l’humour, satisfait de voir qu’on arrive à faire tout doucement connaissance, que malgré ses râleries il n’a pas l’air d’être un mauvais bougre, que malgré les gaffes que j’ai pu faire il a fait l’effort de ne pas soulever. Et maintenant il me fait ce qui ressemble bien à une invitation à prendre le café. Si ça ce n’est pas une réussite, je ne sais pas ce que c’est.
Je hausse un sourcil amusé en me rasseyant face à lui une fois les tasses remplies.

- J’ai hâte de voir ça !

Peut-être qu’il est plus doué que moi pour préparer le café en plus…
Pour le moment, je souffle sur ma tasse en l’écoutant me parler de son parcours. Le concours de l’ONF hein… Est-ce que j’ose lui demander ce qu’il y a derrière le sigle ou je me contente de supposer que c’est un organisme national des forêts ou un truc du genre ? Parce que bon, déjà que je ne sais pas allumer un feu… Faudrait pas perdre trop de points non plus.

- Vous leur avez laissé le choix de votre affectation et vous avez fini par réatterrir ici ? Mais du coup vous étiez prêt à aller n’importe où ? Il n’y avait pas une région qui vous tentait plus qu’une autre ?

Je comprends qu’un gars d’ici soit mieux placé qu’un petit nouveau pour gérer les chasseurs, mais quand même. On dirait que les gens d’ici sont aimantés à leur terre et qu’il ne s’en déferont jamais.
Je suis curieux de savoir si, vraiment, il se serait laissé envoyer n’importe où ailleurs.
Mais avant cela, sans franchement m’en demander plus sur les raisons qui m’ont poussé à choisir la belle ville de Saint-Cley, il me retourne ma question.

- Je suis né à Niort. Avec un petit sourire nostalgique et le regard perdu dans le vague au dessus de son épaule, j’enchaine. J’y ai passé mon enfance. J’ai bougé à La-Rochelle pour mes études. Y’avait une école à Niort, mais j’avais besoin de sortir un peu du cocon familial, même si ça impliquait de se taper un petit boulot franchement nul à côté pour payer le loyer… Après ça, j’ai valsé entre le Poitou-Charente et le Limousin pour le boulot. Et le centre pénitentiaire en dessous de Poitier, mais ça je vais le garder pour moi. Mon frère et ma mère sont toujours à Niort, ils n’ont pas bougé pendant tout ce temps et je doute qu’ils le fassent un jour. D’un côté, c’est pas si mal, j’me sens automatiquement “à la maison” quand je mets les pieds à Niort… Et d’un autre, c’est épuisant d’y retourner…

D’un autre côté c’est épuisant parce que ça veut dire que leur rendre visite c’est se retrouver de nouveau piégé dans une ville pleine de souvenirs foireux, de personnes que je n’ai pas envie de revoir, de regards en biais et de rumeurs.
Je me perds un moment dans ce sentiment mitigé, en me mordant distraitement la lèvre, jouant du bout des doigts avec la hanse de ma tasse.
En vrai, je préférerais qu’ils foutent le camp de cette ville, qu’ils aillent vivre ailleurs, qu’on se fasse une “nouvelle maison”. Dans une ville saine, vierge de toutes ces histoires. Mais je ne peux pas leur demander de mettre leurs vies de côté pour m’épargner.

Je soupire en remettant les pieds sur terre, en me disant que je ferais mieux de garder mes états d’âme pour moi plutôt que d’en parler à un inconnu. En plus je le sais que je ne m’ouvre jamais aux bonnes personnes et que ça finit toujours par me retomber dessus.
Je repose les yeux sur lui avec un sourire vague, avec un haussement d’épaules pour amoindrir le ton plein de remords de ma dernière phrase. Il n’a pas besoin de savoir.

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