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Marguerite Vallée
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Marguerite Vallée

#403

Ven 5 Fév - 15:35


René est en train de préparer le café pendant que j’ai les mains dans l’eau de vaisselle. C’est bien le meilleur café de la journée, celui du début d’après-midi, juste après le repas.
Sur un plateau, le voilà qui dépose deux tasses, une plaquette de chocolat noir, des petits gateaux, puis la cafetière pleine. Il emporte le tout dans le salon, me laissant seule dans la cuisine bien qu’il continue de me parler, en haussant le ton, depuis la pièce d’à côté.
Le sujet porte sur ses ouailles. C’est peut-être la raison qui me pousse à fouiller dans le placard à droite de l’évier, fourrager un instant parmi les bocaux de confiture que nous avons préparés cet été, pour en sortir une petite boîte en métal étiquetée “Marie-Jeanne”.

Rejoignant mon époux dans le salon, je dépose ma boite sur le plateau, entre les deux tasses de café, avant d’ouvrir le tiroir du buffet pour en sortir mon paquet de feuilles.
Je m’installe dans mon fauteuil préféré, en face de mon cher époux qui me regarde d’un air désapprobateur, lui-même confortablement assis dans le canapé.

- Je n’aime pas cette habitude.

J’étais en train de préparer calmement ma béquille en pliant et roulant mon petit bout de carton, mais me vois bien obligée de relever la tête pour faire face à ce reproche, avec le sourire.

- Tu veux qu’on parle de ton habitude de manger des petits gâteaux après le repas ? Comment va ton taux de sucre d’ailleurs ?

Il ronchonne en haussant les épaules. Personne n’est irréprochable, surtout pas dans cette maison.
Je roule minutieusement herbe et papier entre mes doigts quand il revient à la charge.

- Tu ne m’as pas dit que tu devais avoir de la visite cet après-midi ? Tu es sûre que c’est le bon moment pour fumer ?

- Oh oui, ça fait partie de mon processus créatif mon chéri.

Il me regarde avec cet air, celui qu’il a quand il fait semblant de comprendre de quoi je lui parle mais qu’il a complètement oublié le contexte.

- Tu sais ? C’est la petite-nièce de Claudie qui passe cet après-midi…

- Aaaah, oui, bien sûr, la toile pour Claudie !

Je hoche la tête tout en prenant ma première bouffée, reposant mon briquet sur la table. Il enchaîne sur Claudie et la ferme tout en me tendant ma tasse et en attrapant la sienne. Entre une taffe et une gorgée de café pour moi, une gorgée et un biscuit pour lui, nous nous racontons les nouvelles du village qui auraient pu échapper à l’autre alors que l’heure que nous avons fixée avec Ombeline approche tranquillement.

Ombeline Toussaint
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Ombeline Toussaint

#404

Ven 5 Fév - 15:52

Quand elle était arrivée à Saint-Cley, Ombeline avait été complètement déroutée par la proximité de la commune et ses habitants. Elle était restée cloîtrée chez Claudie, sa grande-tante, allant même jusqu'à s'enfuir et s'enfermer dans sa chambre lorsqu'elle recevait de la visite. La honte avait été le sentiment prédominant pendant de longues semaines, jusqu'à ce qu'elle se sente un peu plus en confiance pour oser se montrer, le regard un peu fuyant.

Pourtant, ce n'était pas la chaleur qui manquait chez la jeune femme, et Marguerite Vallée avait probablement été une des premières à s'en apercevoir. De par son allure et son attitude sociable et libre, Ombeline avait immédiatement été curieuse. Elle inspirait une certaine fraîcheur et authenticité qu'elle avait elle-même recherchées pendant longtemps, en vain, dans les grandes villes. C'était alors tout naturel qu'un lien se tisse, un peu complice, et qu'au fil du temps, Ombeline la voit comme à la fois une amie et une confidente.

Venue à vélo sans avoir eu besoin de trouver un prétexte pour s'éclipser, Ombeline posait sa ferraille contre le mur voisin avant de réajuster son écharpe autour de son coup. Son bonnet de laine vert contrastait drôlement avec son écharpe rouge, qui elle, soulignait davantage le bout du nez rosit. Et malgré la saison, comme toujours, Ombeline portait une robe. Peu importait le froid aux gambettes, elle se sentait mieux ainsi.
Les yeux balayant vite fait la rue du regard, la demoiselle serra son sac contre elle et toqua à la porte, avant de laisser entendre sa voix.

C'est moi, Ombeline !

Évidemment que ça ne pouvait être qu'elle ; mais vieille habitude dirait-on. Elle avait avec elle quelques photos qu'elle avait prises en cachettes, regroupées dans un album qu'elle savait cher à Claudie. Si le but était de lui faire une surprise, peut-être que regarder ces souvenirs qui n'étaient pas les siens aiderait à mieux cerner la personnalité et l'histoire de sa grande-tante qui l'avait sauvée. Marguerite aurait également des souvenirs à partager et, étrangement, Ombeline sentait comme de l'excitation. Pour cette raison, c'était un sourire qui s'étirait timidement sur son visage, et un regard pétillant qu'elle affichait. Elle avait hâte de s'y mettre !

Marguerite Vallée
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Marguerite Vallée

#405

Ven 5 Fév - 17:07


On frappe à la porte, c’est la petite Ombeline ! Ouh, j’ai hâte de m’y mettre ! Je ne sais pas du tout ce qu’on va faire, mais ce que je sais c’est que ça va être bien. Et que dans tous les cas, cette bonne Claudie sera ravie, que le résultat soit concluant ou non.  
Je me lève d’un bond pour aller ouvrir la porte avec un sourire radieux.

- Ombeline ! Bienvenue ! Je t’en prie, entre, ne reste pas dehors dans ce froid, t’as déjà les joues toutes rouges. Très assorties à ton écharpe d’ailleurs !

C’est drôle cette association bonnet vert et écharpe rouge, ça fait très Noël.
Je m’efface pour la laisser entrer et referme derrière nous.
Le couloir de l’entrée mène directement au salon où René est en train de ranger le plateau. Il s’interomp pour saluer la jeune femme et lui demande avec toute la douceur qui le caractérise si elle veut boire quelque chose. Une fois qu’il a eu sa réponse, il s’éclipse dans la cuisine.

- Mets toi à l’aise, tu peux laisser tes affaires… Où tu veux. Et je pense qu’on peut directement s’installer dans l’Atelier. Tu verras, je le trouve très… Propice à la création.

En disant cela, remontée comme une pile électrique, je reprends mon joint à demi fumé qui m’attendait calmement dans le cendrier, mon briquet, et la guide jusqu’à la pièce du fond : L’Atelier.

Je lui ouvre la porte et lui fait une merveilleuse révérence pour l’inviter à entrer.
La pièce est vaste et lumineuse, et pour cause, une baie vitrée sur le mur du fond donne sur le jardin. Les murs sont colorés, couverts d’images d’inspirations, d'œuvres de différents artistes plus ou moins inconnus du grand public, de tentures à motifs. Dans un coin de la pièce, des poufs et un petit sofa autour d’une table basse, de l’autre, un grand bureau, un chevalet. Et sur les murs, des bibliothèques et étagères couvertes de livres et de boîtes remplies de matériel.

Je m’avance vers le sofa et prends place, déposant mon demi-joint sur le bord du cendrier qui trône au milieu de la table basse.

- Fais comme chez toi.

Au même moment, René passe la porte, apportant - de nouveau sur un plateau… C’est un homme à plateaux - de quoi boire et grignoter. Il pose le tout sur la petite table-basse et m’embrasse sur le front avant de tourner les talons.

- Je file. Amusez-vous bien.

Un “merci”, un “à ce soir”, et le voilà qui disparaît. Je me retourne vers Ombeline.  

- Alors, on part sur quoi à ton avis ?

Ombeline Toussaint
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#406

Ven 5 Fév - 17:34

La chaleur qui se dégageait de Marguerite se retrouvait dans son environnement ; son compagnon n'eut aucun mal à obtenir un sourire de la part d'Ombeline qui lui avait répondu "un verre d'eau" en butant sur la première syllabe. Il y avait un mélange d'excitation avec une impatience qu'elle n'avait pas éprouvée depuis longtemps. En dépit de l'invitation de Marguerite à ce qu'elle se débarrasse de ses affaires, Ombeline restait cramponée à son sac, trop occupée à avoir les yeux baladeurs ; c'était qu'il y avait beaucoup d'informations à assimiler, chez Marguerite, mais le mieux restait encore l'atelier.

Ombeline s'arrêta après avoir fait quelques pas, puis fit un tour sur elle-même, admirative du travail réalisé. Peu importait si c'était chaotique, brouillant, ou un véritable capharnaüm de couleurs ; pour elle, c'était la beauté de Marguerite qui s'étalait sous ses yeux, une âme colorée, pleine de vie, de panache. Le sourire et le regard de la blondinette en disaient long sur l'euphorie qui, progressivement, s'emparait d'elle. Elle était comme ça, tout simplement ; la beauté des choses simples pouvaient la porter dans des émotions intenses.

─  Marguerite... c'est magnifique ! lâcha-t-elle, un peu innocente.

Mais rapidement, elle revint vers l'essentiel, le cadeau. Se retournant un peu sèchement, elle fit un pas pour se rapprocher de Marguerite et fourra sa main dans son sac avant d'en sortir le petit album photo et lui tendre.

─  J'ai pu prendre cet album discrètement sans qu'elle ne le voit. Il y a plein de photos de la ferme, j'ai vu qu'il y en a de son mariage aussi et de sa jeunesse.

Toujours emmitouflée dans ses affaires, elle laissait tranquillement la chaleur du lieu l'envelopper dans un sentiment d'aise et de confort qu'elle appréciait grandement. Difficile de ne pas la prendre pour une enfant quand elle s'émerveillait autant.

─  Je sais que son époux, Jean, est décédé quand ils étaient encore jeunes et il n'y a quasiment pas de photos de lui, mais je ne sais pas trop si un portrait de lui serait idéal. Je me disais que son attachement à la ferme et aux souvenirs qu'elle contient est plus important, de manière générale. Mmmh... Elle croisa les bras, fronçant les sourcils, subitement pensive.  Quand elle me parle de la ferme et de ses souvenirs elle a toujours le sourire et des histoires drôles à raconter... elle aime vraiment Saint-Cley... La forêt aussi... mmmh... Ou peut-être quelque chose de plus abstrait irait bien ?

Réflexion intense, la bouche disparue derrière son écharpe, le bout du nez frottant le tissu alors qu'elle songeait. Trop d'options, beaucoup de possibilités, comment choisir ? Il y avait Sage, le cheval, les chatons, les biquettes qu'elle affectionnait beaucoup, les innombrables poules qu'Ombeline ne parvenait pas toutes à différencier. Son froncement de sourcils s'accentua.

─  Mmmh... Des chèvres ? lâcha-t-elle sans conviction, se questionnant davantage elle-même plus qu'elle n'en faisait une suggestion.

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#418

Ven 12 Fév - 19:13


Cette petite est adorable entre son sourire enthousiaste et son léger bégaiement quand il s’agit de parler à René, entre ses yeux qui furètent pour s’imprégner de la pièce et ses mains qui se cramponnent à ses affaires. Bien que Claudie ne soit que sa grand-tante, j’ai l’impression de retrouver certaines manies de l’une chez l’autre. C’est peut-être simplement la cohabitation qui les fait déteindre de la sorte, peut-être pas.
J’aime imaginer un lien entre ces deux femmes qui se sont trouvées et s’épaulent toutes deux dans leurs quotidiens, à différentes mesures.

Je me fends d’un large sourire en voyant Ombeline s’ébahir devant mon atelier. Ça fait longtemps que je n’ai plus eu la visite d’une nouvelle personne dans cette pièce, j’en oublie parfois qu’elle peut-être un peu déroutante au premier abord.

- Merci. Je m’y sens bien pour créer, j’espère que toi aussi ça t’inspirera.

Je suis déjà installée à ma place favorite dans le sofa quand la jeune femme tire un petit album photo de son sac.
M'asseyant confortablement en tailleurs, je commence à feuilleter l’album, ravie de voir qu’elle prend le projet à coeur, au point d’aller fouiller discrétement dans les affaires de sa grande-tante pour que l’on puisse s’inspirer de ces quelques moments figés dans le temps.
Délicatement, je retire quelques photos de leurs emplacements pour les poser sur la table, leur photo de mariage, quelques photos de la ferme sous différents angles mais surtout sous différentes lumières, à différentes saisons.
J'acquiesce à ses paroles d’accord sur la finalité, pas spécialement sur les raisons. J’ai bien peur qu’on ne rende pas forcément justice à ce très cher Jean en tentant de le croquer.

- La ferme et la forêt, je la retrouve bien là !

Je ris en essayant d’imaginer Claudie sans sa ferme. C’est comme si on lui avait retiré son nez. Improbable. Risible.
Je me laisse glisser du canapé pour m’asseoir à même le sol, en tailleurs sur le tapis, les coudes posés sur la table basse, rallumant ma cibiche pour en tirer une nouvelle bouffée. D’une main je passe les doigts sur les photos qui m’ont tapé dans l'œil, de l’autre je propose mon joint à Ombeline.

- De l’abstrait ça peut-être très fort, mais ça dépend énormément de la sensibilité de chacun…

Je relève le nez en l’entendant parler de chèvres. Hum, des chevrettes pour une vieille bique ? La connaissant, elle ne se vexerait même pas.

- Pourquoi s’arrêter à un style ? On peut mettre un peu de figuratif dans de l’abstrait, mettre en exergue certains détails…

Je mets ma phrase en suspend, papillonnant d’une idée à l’autre, d’un concept à l’autre, et là, tout de suite, absorbée dans la contemplation d’une photo du jardin derrière la ferme de Claudie, de la lumière du soleil d’été à travers les feuilles des arbres, éclaboussant la pelouse dans laquelle quelques poules vaquent à leurs occupations de poules.

- J’adore cette lumière !

Je fais glisser la photo sur la table pour la lui montrer et me redresse d’un bon. Je fourrage un instant dans deux des caisses posées sur mes étagères et nous apporte à table plusieurs carnets, des brouillons, des feutres, pastels et crayons en tous genres.

- Qu’est-ce qui te vient quand tu penses à Claudie ? Moi c’est son sourire et ses pattes d’oies au coin des yeux, cette lumière dans son jardin, la teinte des murs de la ferme, le son de ses pas dans les feuilles mortes lors de ses promenades en forêt, l’inflexion de sa voix quand elle parle à ses bêtes, l’odeur de la cuisine quand elle y met ses bouquets de fleurs des champs…

En énumérant cette quantité de petits détails qui me réchauffent le coeur quand je pense à la grand-tante d’Ombeline, je grifonne sur plusieurs feuilles à la fois, des applats de couleurs, des formes floues, le sabot d’une chèvre, l’effet de la lumière au travers des feuilles, ce qui, pour moi, se rapproche le plus des odeurs et des sons qui me viennent à l’esprit quand je pense à elle.
C’est fouilli mais je suis sûre que nous laisser coucher sur le papier ce qui nous vient instinctivement en pensant à Claudie pourra nous donner de belles pistes.

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